Les Jeux Nationaux de l’Avenir 2019

Bien plus qu'une compétition !

Du 29 mai au 1er juin, une trentaine de membres de la délégation Bretagne se sont donnés rendez-vous pour participer aux Jeux Nationaux de l’Avenir Handisport 2019 (JNAH) à Valence, dans la Drôme. Pour la plupart des jeunes, venus pour la première fois, ces Jeux sont l’occasion de découvrir une compétition nationale et de se dépasser, loin du cocon familial.


© D.ECHELARD

Organisé par le Comité Départemental de la Drôme et la Fédération Française Handisport (FFH), l’événement est l’occasion pour des jeunes de 10 à 20 ans, venus de toute la France, de découvrir un circuit de compétition. Les jeunes sont sélectionnés en amont des Jeux. Leur capacité à faire un sport et leur esprit pré-compétitif font partis des éléments pris en compte pour leur participation.

La découverte du mouvement handisport

C’est dans le car, en raison des bouchons, que la délégation Bretagne a vécu la cérémonie d’ouverture. « Les enfants étaient un peu déçus de rater cette cérémonie, mais nous avons pu la suivre sur le “Facebook Live”. De suite, il y avait une très bonne ambiance. Les jeunes étaient à fond, ils étaient contents » raconte Arnaud LE CALVEZ, chargé de mission et référent jeune départemental d’Ille-et-Vilaine.
Un événement festif, certes, où les jeunes se rencontrent et font la fête, mais également un moment où ils apprennent à avoir un autre regard sur le handicap. « Certains ont toujours été dans le milieu valide. Ils se retrouvent parachutés dans le mouvement, avec une image plus ou moins désuète. Pour ceux qui viennent d’acquérir leur handicap, l’acceptation n’est pas évidente. Or, ils ont besoin de le prendre en compte, pour pouvoir vivre avec, en rigoler et que ça devienne un atout dans leur vie. », explique Camille GUILLOU, chargée de développement du Comité Départemental du Finistère, référente Jeunes départementale et régionale.
C’est entouré par plus de 650 jeunes, que les enfants passent ces quatre jours. Pour certains, c’est la première fois qu’ils rencontrent autant de personnes avec un handicap réunis sur un même lieu. Un moment fort qui les pousse à s’accepter, mais également à accepter et aider les autres. « Une jeune fille non-voyante, partie avec nous, a été agréablement surprise que les autres enfants soient venus la guider. Elle avait peur de venir, de se sentir seule, abandonnée. Mais même les “caïds” se sont portés volontaires pour l’accompagner. Elle a trouvé une vraie place au sein du groupe. Elle ne s’y attendait pas », confie Camille GUILLOU.

Un tremplin pour les jeunes

C’est également l’occasion pour eux de découvrir l’organisation d’une compétition d’envergure nationale et de situer leur niveau face à des personnes ayant des pathologies similaires ou des aptitudes physiques identiques. L’opportunité de connaître leur capacité d’évolution, de progression et de comprendre l’importance de la classification * (* La classification est effectuée par un personnel médical et technique spécialisé, chargé d’évaluer l’impact du handicap sur la pratique d’un sport donné. Plus d’infos : sur : handisport.org/la-mission-daccompagnement-de-la-classification-au-sein-de-la-ffh). « Les Jeux permettent également d’être détectés par les commissions sportives, ce qui leur permet de rentrer dans des circuits comme les Jeunes à Potentiels ( JAP) et ainsi d’évoluer », explique Arnaud Le Calvez. Pour certains, les Jeux les confortent dans le fait de poursuivre vers une pratique compétitive. D’autres, au contraire, comprennent qu’ils veulent rester dans une pratique loisirs, mais à un rythme plus régulier. Pour Hassan Hafssa, référent jeune du Morbihan : « si les enfants ne prennent pas de plaisir dans la compétition, ils n’en prendront pas forcément dans un programme d’entraînements réguliers. Il faut que cela leur plaise, on ne les pousse pas. C’est une envie qui doit venir d’eux ». A. GUYON

Infos sur : facebook.com/jeunes.handisport

Chiffres clés

  • 650 jeunes sportifs
  • 229 encadrants
  • 36 délégations
  • 12 sports de compétition
  • 12 activités en découverte
  • 84 podiums
  • + de 450 bénévoles et staff !

3 questions à Julien ABJEAN

Âgé de 16 ans, Julien entrera en terminale scientifique à la rentrée prochaine. Nageur depuis six ans dans un club valide, il se fait amputer la jambe gauche suite à une complication médicale. Alors en centre de rééducation, Camille GUILLOU, éducatrice pour le comité régional de Bretagne, lui propose de continuer la natation, mais aux côtés des handi. Avec un peu d’appréhension, il accepte et participe pour la première fois cette année aux Jeux Nationaux de l’Avenir.

Comment se sont passés tes premiers Jeux de l’Avenir ?
Je ne connaissais pas du tout le niveau des autres nageurs, ni comment se passait une compétition handisport. Ça m’inquiétait un peu. J’étais nerveux également au sujet du handicap. Au final, je suis arrivé et c’était très naturel de montrer son handicap et surtout de vivre avec.

Es-tu content de ta performance ?
J’étais avant tout là pour découvrir, mais je suis vraiment content d’avoir ramené une médaille d’or. C’est vraiment encourageant pour la suite ! J’ai d’autant plus envie d’aller tous les samedis matin à la piscine et de suivre un entraînement régulier. C’est vraiment motivant pour la suite d’avoir des résultats comme ça. Bien plus que l’obtention d’une médaille, c’est l’ambiance générale des JNAH qui me pousse à continuer la compétition. J’ai envie de me mesurer aux autres, de me prouver que je peux faire quelque chose avec mon handicap.

Quel moment t’as le plus marqué ?
La soirée de clôture ! On était tous ensemble. Dans notre délégation par exemple, certains ont vraiment bien sympathisé avec les tahitiens. Cet esprit des JNAH d’avoir pleins de délégations différentes d’un coup où tous les handicaps et toutes les cultures sont mélangés, c’est vraiment sympa. Il y avait un esprit solidaire qui fait du bien ! A. GUYON

Cérémonie d’ouverture des 24es JNAH en présence de Mme MOUTON, présidente du Conseil Départemental de la Drôme ; Mme CHAIX, vice présidente de la Région Auvergne Rhône-Alpes ; Mme WESTELYNCK, présidente de la FFH ; M. DARAGON, maire de Valence et président de Valence Romans Agglo ; M. FOUARD, président du comité d’organisation. © G.PICOUT




Durant cinq jours, les encadrants des délégations aident et accompagnent leurs jeunes sportifs dans leur première compétition nationale, tant sur les terrains de sport que dans leur vie quotidienne. Les jeunes y apprennent l’entraide et le partage. Ils découvrent également la joie, après avoir longuement travaillé, de gagner une médaille ! © D.ECHELARD