Dopage : zéro tolérance

Lutter contre les conduites dopantes des sportifs est un point de vigilance important de la Fédération Française Handisport, aux côtés de l’Etat et du mouvement sportif. Le sport et le dopage sont deux termes qui ne devraient jamais se combiner mais qui restent souvent liés, et ce depuis que la pratique sportive existe. Eclairage sur ce phénomène, dont la définition a évolué au cours des derniers siècles et dont il est essentiel de parler, sans détour, afin d’informer et de sensibiliser sur ses dangers, car il concerne tous les profils et niveaux de pratique.

DÉFINITIONS

Au XXe siècle, était considérée comme dopage « l’utilisation de substances et de tous moyens destinés à augmenter artificiellement le rendement, en vue ou à l’occasion de la compétition, ce qui peut porter préjudice à l’éthique sportive et à l’intégrité physique et psychique de l’athlète ». Au XXIe siècle, les notions d’éthique et d’intégrité disparaissent. Le dopage devient « l’utilisation au cours des compétitions et manifestations sportives ou en vue d’y participer, de substances ou de procédés de nature à modifier artificiellement la performance et inscrits sur une liste déterminée par arrêté ». Qui dit liste de produits et méthodes interdites s’accompagne forcément de sanctions des utilisateurs. En résumé, le sportif qui se dope encourt une double peine, celle de mettre en danger non seulement sa carrière, mais aussi sa santé.

DOPAGE MULTIRISQUE

Les risques liés au dopage sont graves : suspension, interdiction d’encadrement et même d’entraînement, risque pénal, et, du côté de la santé, une addiction aux produits dopants, une espérance de vie réduite jusqu’à un risque de mort subite. De plus, en allant au-delà de ses capacités, le sportif peut dépasser son propre jugement et blesser autrui.

INVENTAIRE ET EXCEPTIONS HANDISPORT

Le site de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) recense la liste des produits dopants. L’agence a unifiée cette liste de substances et méthodes interdites au sein du Code Mondial Antidopage qui précise également le Programme de surveillance (substances non interdites mais qui pourraient le devenir si trop souvent retrouvées, comme la caféine, ou la codéine par exemple) et les conditions d’obtention d’une Autorisation d’Usage à des fins Thérapeutiques (A.U.T) qui permet selon des critères très précis d’utiliser exceptionnellement une substance normalement interdite. Dans le contexte Handisport, certaines A.U.T sont adaptées à des situations pathologiques particulières, comme certains médicaments à visée cardio-vasculaire. Il est important de vérifier ses ordonnances pour solliciter l’A.U.T avant même le début de saison.

RESPONSABILITÉ ET INFORMATION

Le sportif et la sportive sont les seuls responsables des produits qu’ils prennent. Le texte est clair : « Le sportif doit s’assurer que tout médicament, supplément, préparation en vente libre ou toute autre substance qu’il utilise ne contient aucune substance interdite ». Cela est valable pour un médicament même prescrit ou conseillé par un professionnel de santé et bien sûr, pour les compléments alimentaires dont l’achat sur internet est particulièrement dangereux. En cas de doute, la Commission Médicale de la FFH est à la disposition des pratiquants pour les informer et conseiller. La liste de l’AMA est réactualisée tous les ans. Sur son site internet, l’Agence précise les principales modifications intervenues et applicables dès le 1er janvier de l’année en cours.

UNE NOUVEAUTÉ 2021 : LES SUBSTANCES D’ABUS !

Les substances d’abus sont « les substances interdites qui sont spécifiquement identifiées comme des substances d’abus dans la “Liste des interdictions” parce qu’elles donnent souvent lieu à des abus dans la société, en dehors du contexte sportif. » La cocaïne, l’héroïne, l’ecstasy et le cannabis ou tétrahydrocannabinol (THC) en font partie. Le cannabis, qualifié de drogue douce, est toujours pénalement interdit en France. En fonction du type et de l’importance de la consommation, le THC peut rester durablement dans les urines. Dans le contexte Handisport, le contrôle antidopage peut être adapté par la réalisation de sondages pour collecter l’urine et en détecter la présence.

POURQUOI SE DOPER ?

Pour Dominique Pailler, ancien médecin fédéral de la FFH, l’intérêt est limité : « La marge de progression avec des moyens naturels est tellement grande qu’avoir recours au dopage n’est pas très futé. Il existe tellement de moyens naturels : un entraînement quotidien tout d’abord, la diététique, l’arrêt du tabac, la psychologie ». Son constat, toujours actuel, est que, s’il y a peu de cas de dopage dans l’univers handisport, la majorité des sportifs contrôlés positifs l’ont été en raison de l’usage de substances prohibées issues du cannabis. Pour finir, et une fois les questions fondamentales de santé personnelle et de risques sportifs posés, avec l’angoisse associée que cela génère, l’éthique et la valeur de la médaille obtenue en trichant seront toujours immuablement présents et oppressants, lorsqu’il faudra se regarder dans un miroir, pour tenter d’apprécier le parcours sportif réalisé, dans le mensonge. 

La rédaction remercie la commission médicale de la FFH pour sa collaboration.
Contact : medical@handisport.org

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