Esport, l’expérience digitale pour tous

Accompagnée par son partenaire historique EDF et l’association CapGame, la Fédération a lancé au printemps dernier sa ligue officielle esport. Près de 130 licenciés se sont déjà défiés tous les week-ends sur les circuits de Trackmania Stadium 2 et sur les terrains de foot de PES 2020. Rencontre avec Jonathan, 36 ans, joueur invétéré de jeux vidéo, membre de la ligue officielle handisport et joueur de basket fauteuil au Toulouse Iron Club.

Comment es-tu arrivé dans la ligue esport handisport ?
Je joue aux jeux vidéo depuis la fin des années 90, j’ai eu toutes les consoles ! Avant mon accident de voiture à l’âge de 19 ans, j’étais sous-officier de l’armée de terre, je trouvais toujours le moyen de jouer au moins une heure par jour, c’est un de mes hobbies. En 2012, j’avais même créé ma chaîne Twitch où j’ai streamé pendant trois ou quatre ans. Pendant le confinement, j’ai reçu un mail de la Fédération Française Handisport annonçant le lancement de la ligue. Je me suis dit « pourquoi pas ? » et je me suis lancé ! Il n’y a pas d’engagement, c’est gratuit… J’avais envie de faire un peu de compétition, de jouer pour le plaisir et de rencontrer d’autres personnes avec d’autres handicaps pour échanger ensemble.

Que t’a apporté l’esport handisport ?
En rejoignant le Discord (plateforme de discussion gratuite utilisée majoritairement par les joueurs) handisport, j’ai tout de suite rencontré des gens sympas. Les tournois sont bon enfant. J’aime la compétition, mais pas au point d’écraser les autres, je suis plutôt du genre à aider les autres joueurs. J’ai proposé mon aide à ceux qui ne comprenaient pas les mécanismes du jeu Trackmania Stadium 2, qui voulaient s’améliorer, etc. On se donnait tous des conseils pour progresser, il y avait de l’entraide. Cela m’a rappelé le temps où j’étais en centre de rééducation, à la suite de mon accident de voiture. Là-bas, on apprenait aux nouveaux à s’adapter à leur nouvelle vie en fauteuil, comme d’autres, arrivés avant moi, me l’avaient appris. Cette entraide, cette mentalité, je ne la retrouve que dans le milieu du handicap. Et je l’ai retrouvée sur le discord et sur les compétitions.

"Le esport permet aussi d’échanger avec d’autres personnes en situation de handicap."

Qu’est-ce qui t’a séduit dans les jeux proposés ?
J’aime beaucoup les jeux de voiture. Ce que j’aime dans Trackmania Stadium 2, c’est qu’il faut allier calme et précision. Celui qui va gagner, c’est soit celui qui connaît la carte par coeur, soit celui qui a le plus de précision dans son geste. Sur des compétitions, la moindre erreur ne pardonne pas. Il faut être concentré du début à la fin, être rapide et surtout s’entraîner. C’est comme pour tous les sports, si on ne s’entraîne pas, on ne sera pas premier. Pour, eFootball Pro Evolution Soccer 2020, c’est à peu près pareil. Il faut avoir une vision générale du jeu, savoir positionner ses joueurs au bon moment. Comme on dit : « la perfection ne s’atteint que par la répétition ». J’aime également le fait de porter cette idée du esport à la FFH, pour que les futures générations puissent avoir le choix. Notamment celles en centre de rééducation, qui pourront utiliser les jeux vidéo dans leur rééducation. J’ai vu des tétraplégiques apprendre à refaire des mouvements avec leur bras, leurs mains sur des jeux de la Wii et sa manette spécifique aux détecteurs de mouvements, sur des jeux comme du tennis, bowling, etc. Cela leur permet aussi d’échanger avec d’autres personnes en situation de handicap. 

// Angeline Guyon

Pour la saison 2020-2021, la Fédération propose trois nouveaux jeux : FIFA 21, NBA 2K20 et Trackmania. Des tournois de qualifications seront organisés tous les week-ends et vous mèneront peut-être jusqu’à la grande finale qui se déroulera lors du prochain Handisport Open Paris !
Rejoignez la Ligue officielle esport Handisport sur : esport.handisport.org