Sarbacane, rencontre avec Richard Lallement

Je ne suis pas prêt d’arrêter !

Du haut de ses 72 ans, Richard Lallement enchaîne les titres en sarbacane avec potence. Deux fois champion de France, ce retraité actif atteint d’une arthrogrypose (paralysie des membres inférieurs et supérieurs) ne s’arrête jamais ! En France, ils étaient plus de 1 660 licenciés à pratiquer la discipline durant la saison 2019-2020. Rencontre avec Richard, pour qui l’âge n’est pas un frein et le sport un stimulant !

C’est en février 2012, que Richard Lallement croise, un peu par hasard, la trajectoire de la sarbacane. Lors d’une journée découverte, la délégation APF France Handicap de la Vienne fait découvrir la discipline aux adhérents. « Lorsque j’ai essayé la sarbacane, je tirais plutôt bien. On m’a alors demandé de revenir prendre une adhésion pour pratiquer. » Huit mois plus tard, il devient vice-champion de France au challenge national à Chartres. « Quand je me suis retrouvé en finale, je n’y croyais pas du tout. J’ai terminé derrière Lucie Blettery, championne de France de 2006 à 2017, aujourd’hui décédée », confie le tireur. Richard a un entraînement par mois à Poitiers dans son club, en compagnie de sa coach Yannick Héraud, mais il préfère s’entraîner chez lui, notamment à cause des contraintes de trajet : « j’ai tout le matériel pour m’entraîner : les supports, les cibles, la sarbacane, les dards … ». Véritable passetemps, pour Richard Lallement l’âge n’est aucunement un tabou. C’est même pour lui une fierté, de repartir avec des titres. Il prend du plaisir à jouer avec des plus jeunes que lui, voire plus âgés. « Pour moi, qui ne sort pas beaucoup, c’est un gros avantage de pouvoir côtoyer d’autres personnes valides ou en situation de handicap. » concède-t-il.

La victoire au rendez-vous

Deux fois champion de France en 2019 et 2018, cinq fois vice-champion de France, Richard Lallement le dit lui-même : « Ça vide l’esprit de faire de la sarbacane, mais il faut beaucoup de concentration, de la précision et du calme. Ça s’apprend. » C’est dans un tube d’aluminium d’1,22 m et de 10 mm de diamètre, que sont introduits les dards d’une dizaine de centimètres de long. La cible, de 17 cm de diamètre, est placée à 2,50 m de la sarbacane du tireur et à 1,30 m du sol. Le centre de la cible qui vaut dix points, ne fait que 9 millimètres. « Il faut un peu de souffle et beaucoup de calme. Ne pas s’énerver, ne pas être stressé, ce qui est assez difficile en compétition. » Une ascension éclair pour ce retraité qui a retrouvé un plaisir d’antan et qui lui redonne une nouvelle jeunesse : « Lorsque j’étais enfant, on aimait bien faire de la sarbacane, avec les moyens du bord ! On prenait des bouts de tuyaux, et on fabriquait nos fléchettes nous-mêmes avec du papier », se rappelle Richard. Maintenant qu’il joue en compétition, sa pratique a changé, mais le plaisir lui, ne change pas. La sarbacane l’aide à se fixer des challenges, à être meilleur. Jusqu’à quand se voit-il continuer sa passion ? Il y répond tout simplement : « Lorsque je verrai que je baisse de niveau… Mais pour l’instant je me sens très bien, donc je compte bien continuer. Le fait d’avoir des jeunes qui jouent avec moi est très motivant ! C’est un challenge supplémentaire qui me booste. Je ne suis pas près d’arrêter. » 
// Angeline Guyon

Découvrez la sarbacane sur : handisport.org, rubrique Sports.

Bio express

Richard Lallement
Né le 26 août 1948

Palmarès

  • Double champion de France : à Villefontaine (Isère) et à Besançon (Doubs)
  • 5 fois vice-champion de France : à Chartres à trois reprises, à Troyes et à Trilport, en Seine-et-Marne
  • 5 titres régionaux et 8 départementaux en Poitou-Charente et dans la Vienne)
  • Premier à l’Open du Bourbonnais à Moulins dans l’Allier en 2016 et 2018, deuxième en 2014.