De la Chine au Brésil, les Bleus au rendez-vous

Le premier semestre 2022 fut riche en émotions et en succès pour les sportives et sportifs de la Fédération Française Handisport. Entre les Jeux Paralympiques d’hiver à Pékin du 4 au 13 mars en Chine et les Deaflympics d’été à Caxias do Sul, au Brésil du 1er au 15 mai, les Bleus Handisport ont rayonné sur les podiums internationaux avec 22 médailles dont 13 en or, sur les deux événements confondus. Flash-back sur ces deux aventures tricolores…

Pékin, la victoire collective

Du 4 au 13 mars, l’élite internationale des sports d’hiver s’était donnée rendez-vous pour la 13e édition des Jeux Paralympiques d’hiver à Pékin, en Chine. Neuf jours d’émotions intenses où la délégation française handisport, composée de 18 sportifs, a décroché 12 médailles, dont 7 en or. Si le nombre de médailles est inférieur à celui de PyeongChang (2018), le bilan reste positif avec une 4e place au classement des Nations.

Les Jeux Paralympiques d’hiver 2022 sont avant tout une victoire collective, retient Christian Fémy, directeur des équipes de France handisport des sports d’hiver. « Ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes, tous sans exceptions, sur des compétitions d’un jour, même parfois en étant blessé… tous. » L’équipe de France, avec la Chine, est la seule nation à être titrée dans toutes les disciplines où elle était engagée : ski alpin, ski nordique, biathlon, snowboard. Avec une planification technique, tactique et physique, programmée depuis les Jeux de PyeongChang en 2018, les athlètes étaient prêts pour cette paralympiade malgré les différents éléments perturbateurs. « Le niveau de nos athlètes était dans l’exactitude même de ce que l’on avait planifié. Alors oui, on a manqué de confrontations avec le Covid, mais quand on en a eu, on savait que l’on était au niveau. On l’a prouvé à plusieurs reprises sur les compétitions internationales », indique Christian Fémy, qui insiste sur la bonne ambiance au sein du groupe France.

Un contexte incertain

Si la crise sanitaire est venue perturber la préparation des athlètes, avec des championnats du monde programmés à quelques semaines des Jeux, les pays ont également dû faire face à l’absence des athlètes Russes et Biélorusses. Suite à l’éviction de ces deux nations, les regards étaient dirigés vers l’équipe de France qui devait profiter du contexte pour obtenir davantage de médailles en biathlon et ski de fond. « L’absence des Russes est une source d’erreur quand on parle d’objectif. Il y a quatre ans, les Chinois n’ont fait qu’une médaille, toutes disciplines confondues, et là ils ont écrasé tout le monde. En ski nordique, les Russes sont des concurrents sérieux, mais il ne faut pas oublier que les Ukrainiens sont revenus affamés. Quand il s’agit des Jeux, tout est possible », souligne le directeur des équipes de France des sports d’hiver.

Une équipe soudée

L’équipe de France était composée de sportifs chevronnés, comme Marie Bochet, Arthur Bauchet, et Cécile Hernandez, ainsi que de nouvelles recrues. « Nous avons fait le choix d’amener de jeunes profils non médaillables pour préparer au mieux les Jeux de Milan-Cortina en 2026 », explique Christian Fémy. « Les leaders rentrent médaillés, les plus jeunes ont fait ce qu’ils devaient faire en réalisant des top 10, parfois top 15.Ils ont rempli leur mandat. On a vraiment une belle équipe.»

Viser 2026, puis 2030

Avec ce bilan positif, l’équipe de France des sports d’hiver se tourne déjà vers les Jeux Paralympiques de Milan-Cortina, en 2026. « On avait déjà un groupe orienté pour Milan. Il était dans une bonne évolution et c’est pour cela qu’on a intégré ces sportifs dans le groupe Pékin. Par exemple, Victor Pierrel est orienté Milan et pourtant il fait vice-champion du monde en catégorie assis. Malheureusement il se blesse à l’entrainement de ces Jeux, mais il aurait pu faire de très bons résultats. » rapporte Christian Fémy. « En ski alpin, on a déjà des effectifs relève pour mettre en place des groupes et un projet de planification pour préparer les Jeux de 2026 et 2030. En revanche, c’est encore très flou pour le nordique et le snowboard ». // Jimmy Joubert

Tableau des médailles

7 médailles d’or

Ski alpin
Arthur BAUCHET : Descente
Arthur BAUCHET : Super Combiné
Arthur BAUCHET : Slalom
Ski nordique
Benjamin DAVIET : KO Sprint
Benjamin DAVIET : Biathlon individuel 12,5 km
Snowboard
Cécile HERNANDEZ : Snowboard Cross
Maxime MONTAGGIONI : Snowboard Banked Slalom

3 médailles d’argent

Ski alpin
Marie BOCHET : Super Géant
Ski nordique
Benjamin DAVIET : Moyenne distance style libre
Benjamin DAVIET, Anthony CHALENÇON, les guides Brice OTTONELLO et Alexandre POUYÉ : Relais open 4 x 2,5 km

2 médailles de bronze

Ski alpin
Arthur BAUCHET : Slalom Géant
Hyacinthe DELEPLACE, guide Valentin GIRAUD-MOINE : Descente

Ski alpin

1. 2.  3.  5. 6. 

4.  7.  8.

À Pékin, l’équipe de France a brillé dans les différentes épreuves de ski alpin. C’est Arthur BAUCHET (1-2) qui donne le ton avec quatre médailles paralympiques, dont trois en or. Il est suivi par Hyacinthe DELEPLACE et son guide Valentin GIRAUD-MOINE (4), en bronze sur la descente. L’expérimentée Marie BOCHET (3) est loin de ses performances habituelles aux Jeux, avec une seule médaille d’argent. Mais sa force de caractère et son expérience ont porté les premières expériences de Lou BRAZ-DAGAN (5), Jules SEGERS (6), Oscar BURNHAM (7), ou encore Jordan BROISIN (8), aux Jeux Paralympiques.

Ski nordique

1.  2.

   4.  3.

Le porte-drapeau, Benjamin DAVIET (4), glane deux médailles d’or et deux en argent. Pour Anthony CHALENÇON (3) et ses guides Alexandre POUYÉ (1) et Brice OTTONELLO (2), belle récompense collective avec l’argent sur le relais.

Snowboard

5.  6.  8.

7.

À force de détermination pour participer aux Jeux, Cécile HERNANDEZ n’a pu cacher sa joie en décrochant l’or sur le snowboard cross. La joie, c’est également le mot d’ordre pour Maxime MONTAGGIONI, qui se pare d’or en banked slalom pour un centième de seconde.

Deaflympics, les Bleus dans le Top 10

Du 1er au 15 mai, 56 sportifs dont 29 de la Fédération Française Handisport, ont participé aux Deaflympics de Caxias do Sul, au Brésil. Dans cette 24e édition des “Jeux mondiaux d’été pour les sportifs sourds et malentendants”, la France termine 8e du classement des Nations avec 16 médailles remportées. Retour sur cette quinzaine remplie d’émotions.

Nos 29 athlètes sourds étaient présents en athlétisme, cyclisme, football, natation et tennis de table lors des Deaflympics. Ils ont décroché 10 des 16 médailles obtenues par la délégation française, dont 6 en or, 3 en argent et 1 en bronze.

C’est principalement le cyclisme qui a garni la collection de médailles. Pour sa dernière compétition internationale, Steeve Touboul, porte-drapeau de la délégation en 2017, ne pouvait pas rêver mieux comme résultats. Il remporte deux médailles d’or (sprint et course en ligne) et une médaille d’argent (course aux points). Ses deux partenaires ne sont pas rentrés bredouilles. Paul Servières décroche l’argent (course sur route) et le bronze (sprint), tandis que Théo Moreau obtient l’or sur le contre-la-montre.

Avec six médailles remportées par le cyclisme, l’équipe de France s’est soudée pour créer l’exploit comme le souhaitait Sébastien Messager, chef de la délégation : « Mon objectif était de créer les conditions idéales pour la performance et je pense que nous y sommes arrivés. Sur le papier, ce n’était pas si évident avec un public souvent jeune et sans grande expérience des compétitions de référence. C’est peut-être cette fougue qui a permis de créer ce que je peux appeler, la symbiose parfaite. »

Une première expérience réussie

Pour une grande majorité de la délégation, ces Deaflympics étaient une première. C’est le cas de Pamera Losange, qui a brillé en athlétisme. Engagée sur le 100 m et 200 m, la sprinteuse de 19 ans se pare d’or avec un record du monde dans les deux épreuves. Au saut à la perche, Marie Rivereau crée également l’exploit avec l’or et le record du monde pour sa première participation. En football, l’équipe s’est démenée pour gravir les échelons. Entre l’expérience de certains et la fougue des jeunes, les Bleus se sont hissés en finale pour obtenir la médaille d’argent.

Une première depuis celle obtenue en 1997, à Copenhague (Danemark). En natation et en tennis de table, les résultats ne donnent pas de médaille, mais les sportifs en ressortent grandis face aux meilleures nations de leur discipline. Au total, ce sont deux finales pour Manon Haab et trois pour Zélia Masse, en natation. En tennis de table, Romaric Vinchon ne parvient pas à sortir des phases de poules avec une victoire en quatre rencontres.

Avec la fougue de la jeunesse, et une volonté d’acquérir de l’expérience, « Nous avons atteint nos objectifs », explique Sébastien Messager. « C’est déjà un signe fort auprès du mouvement sportif dans son ensemble. Nous savons aussi que le niveau sportif international monte régulièrement et que nous pouvons encore faire mieux en termes de résultats. Cela nous donne des perspectives intéressantes pour l’avenir. » 
// Rédaction : Jimmy Joubert 
// Photos : Benjamin Gaillien

www.france-deaflympics.fr

Tableau des médailles

6 médailles d’or

Athlétisme
Pamera LOSANGE : 100 m
Pamera LOSANGE : 200 m
Marie RIVEREAU : Saut à la perche
Cyclisme
Steeve TOUBOUL : Sprint
Steeve TOUBOUL : Course en ligne
Théo MOREAU : Contre-la-montre

3 médailles d’argent

Cyclisme
Steeve TOUBOUL : Course aux points
Paul SERVIERES : Course sur route
Football
Équipe de France

1 médaille de bronze

Cyclisme
Paul SERVIERES : Sprint

Cyclisme

1.  2.  3.

4.  5.

Il y a quatre ans, Steeve TOUBOUL (5) était porte-drapeau de la délégation. Après sa passation avec Vincent NOVELLI (1 - deuxième en partant de la droite), l’Occitan a brillé pour ses derniers jeux. Avec deux médailles d’or et une en argent, il a ouvert la voie du succès pour la délégation, ainsi que ses compères (2). Théo MOREAU (3) s’est, lui aussi, couvert d’or en contre-la-montre. Paul SERVIERES se contente de l’argent et du bronze pour garnir la collection de médailles tricolores.

Tennis de table, natation

1.  2. 3.

L’objectif principal du pongiste Romaric VINCHON (1) et des nageuses Manon HAAB et Zélia MASSE (2-3) était de donner le meilleur pour leur premiére participation aux Deaflympics. Romaric s’est confronté aux meilleurs mondiaux dans sa poule. Manon et Zélia repartent avec la découverte de quelques finales.

Football

4.  5.

6.

Ils étaient les premiers de la délégation à avoir posé les pieds sur le sol brésilien, ils sont repartis en dernier avec une médaille d’argent autour du cou. Malgré la défaite en finale face à l’Ukraine, on retiendra le symbole de la solidarité réalisée entre les deux capitaines (4).

Athlétisme

8.  9.  7.

Décrocher l’or, ça ne suffisait pas à Pamera LOSANGE (8-9) et Marie RIVEREAU (7). Sur 100 m et 200 m, Pamera s’offre deux records du monde lors des séries. Marie fait de même, en saut à la perche, avec un saut à 4 mètres.