Les valides, au coeur du mouvement handisport

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Final Four de basket-fauteuil, à Toulouse en mai 2019

La Fédération Française Handisport n’a pas attendu les mesures gouvernementales d’octobre 2019 pour valoriser les accompagnants des personnes en situation de handicap. La mixité et l’inclusion sont des valeurs maîtresses du mouvement. Parents, amis, bénévoles, cadres d’État… Les raisons qui ont amené de nombreux valides à s’impliquer dans le mouvement sont aussi variées que les fonctions qu’ils occupent dans les comités territoriaux, les clubs ou lors de manifestations nationales et internationales. Mécanos, assistants, guides, officiels, sportifs, encadrants ou entraîneurs… Tous assurent un rôle indispensable au bon déroulement des épreuves et contribuent à la performance et au plaisir des sportifs estampillés FFH. Coup de projecteur sur ces valides qui font avancer le mouvement, souvent dans l’ombre. Dossier réalisé par Julien Soyer

Deauville, mercredi 18 décembre dernier. Yannick Caroff s’affaire à changer une roulette de fauteuil. Le mécanicien des équipes nationales de handibasket féminines A, Espoir et U 22 masculine, est entré dans le mouvement handisport il y a 17 ans, quand son fils et sa fille intégraient l’équipe de Saint-Pol de Léon, en Bretagne.

Aujourd’hui, ce chauffeur routier à la retraite accompagne les équipes de France sans compter ses heures. « Ce ne sont pas des heures supplémentaires mais un excès de plaisir. Si ça devait s’arrêter, ça me manquerait. » Yannick Caroff est l’un des 8 623 licenciés valides de la FFH (5 718 encadrants et 2 905 sportifs valides) à s’investir sans concession.

Montrer la voie

Depuis plusieurs années, l’implication des valides dans le mouvement est mieux reconnue. Les guides montent sur les podiums depuis 2012. Ces valides ouvrent la voie. Au sens propre, quand ils guident et au sens figuré, comme ambassadeurs. Ils sont les plus convaincants du mouvement auprès de leur famille et/ou de leurs pairs… Florent Brachet et sa soeur, Lisa, respectivement cuisinier et professeure de musique, ont découvert la boccia par hasard.
Aujourd’hui, ils sont assistants de joueurs de l’équipe de France. Florent, était salarié dans le centre où résidait Sonia Heckel, joueuse de boccia. Cette année, Florent et Sonia accompagnent la paire BC3 de Boccia, sacrée championne d’Europe par équipe, qui participera pour la première fois aux Jeux Paralympiques, à Tokyo en 2020.
Lisa, investie dans les formations d’arbitre, a été conquise quand elle est venue voir son frère et Sonia lors d’un championnat de France. Depuis, la boccia fait totalement partie de sa vie et elle milite pour davantage d’accessibilité.

 

Handisport un jour, handisport toujours

Essayer le mouvement handisport, c’est l’adopter. Emeric Chattey, guide de Trésor Makunda, athlète déficient visuel, pensait mettre un terme à sa carrière valide quand il a été sollicité pour devenir guide. « Je n’avais jamais été confronté au handicap et ne connaissait quasiment pas le handisport. Mais l’idée de disputer des Jeux Paralympiques et la perspective d’aider un athlète déficient visuel à s’épanouir pleinement m’ont séduit. »
Valérie Didier a découvert le handisport depuis quelques années. Elle accompagne ses enfants, Ugo, 18 ans, actuellement en équipe de France de natation et Lucas, 15 ans, dans le collectif France de tennis de table handisport. Les deux garçons sont handicapés des membres inférieurs. « Lors de nos vacances, une jeune fille a parlé de la natation handisport à Ugo qui pratiquait déjà en valide. Nous ne savions pas que son handicap était éligible. Un an après, il a tenté. » Lucas, lui, pongiste, a rejoint la FFH quelques années plus tard. Il pratiquait déjà en valide. « Depuis nos week-ends sont bien chargés puisque nous nous sommes impliqués dans des organisations régionales. Et avec mon mari, nous les emmenons l’un et l’autre sur les différentes épreuves », raconte la maman. « Leurs premières expériences internationales nous ont amené à leur faire confiance plus vite et a ouvert de nouveaux sujets de discussion. » Les différents liens tissés dans le mouvement leur ont aussi apporté des connaissances utiles pour le quotidien. « Des aménagements technologiques, des droits dont les enfants peuvent bénéficier, comme la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) par exemple… »
En 2006, Benoît Froment a développé son expertise handisport auprès du pongiste de l’équipe de France Jean-François Ducay, en tant qu’entraîneur. Les relations privilégiées comme celles d’un entraîneur personnel ou d’un guide avec un sportif donnent souvent lieu à de belles histoires… de famille. « Jean-François est mon témoin de mariage », glisse Benoît Froment. Même si son protégé a depuis rangé la raquette, l’entraîneur des Bleus n’a pas raté une épreuve internationale de référence depuis 2009. Et en septembre dernier, il a quitté son costume d’entraîneur du club valide de l’EATT(Entreprises Adaptées de Travail Temporaire) Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne) pour prendre en charge la section tennis de table du Centre Fédéral Handisport, au CREPS (centres de ressources, d'expertise et de performance sportives) de Talence, en Gironde. Passionnés de basket, Romain Demeyer, 30 ans et Philippe Navarro, partagent le point commun d’être entrés très jeunes dans le mouvement. « Mon père est paraplégique depuis un accident de voiture survenu avant ma naissance », situe Romain, responsable pédagogique en charge des étudiants en situation de décrochage à l’Université de Lyon. Son vécu lui a démontré la difficulté, en handisport, de sensibiliser et de fidéliser des jeunes.
Il a donc créé la “Gone Basket Fauteuil Académie” en septembre 2018. Elle réunit une dizaine de basketteurs en situation de handicap, âgés de 8 à 20 ans. Philippe Navarro, 40 ans, valide, coordinateur de tout le service socio-culturel et sportif d’un établissement dédié aux personnes en situation de grand handicap, fait le bonheur des équipes de handibasket (un valide jouant en fauteuil étant accepté) depuis ses premières années post-lycée. Plombé par une lombalgie et une sciatique, il a découvert le handisport au lycée Toulouse-Lautrec de Vaucresson qui accueillait des élèves valides et d’autres en situation de handicap. « Le sport était très important dans cet établissement. Les profs d’EPS, au lieu de me dispenser, m’ont demandé de pratiquer en fauteuil. J’ai d’ailleurs passé mon bac ainsi. » Il a surtout joué toute l’année au basket en fauteuil. « Ça a été ma bouée de sauvetage. Ça me rappelait les courses de fauteuil dans les couloirs de l’hôpital Raymond-Poincaré. Ma mère en était directrice-adjointe », lance ce père de famille. Dès ses premières années de handibasket, il a su qu’il voudrait travailler dans ce milieu. « Pour donner du rêve et ouvrir le champ des possibles… »

 

© G.Picout

Florent Brachet et Sonia Heckel, lors du championnat d’Europe de boccia à Liverpool en août 2018

"Florent était salarié dans le centre où résidait Sonia Heckel. Aujourd’hui, il est assistant de l’équipe de France."

Faire des choses importantes, sans se prendre au sérieux

Si les motivations pour s’investir sont propres à chacun, le plaisir est un facteur récurrent. Cendrine Henriot-Wagner, assistante de direction régionale du Groupe Altis et officielle de natation, lutte à sa manière contre le manque de jurys pour offrir un vrai circuit de compétition aux nageurs handisport. Yannick Caroff se réjouit d’avoir trouvé, dans sa qualité de mécanicien des équipes de basket, une manière de « rester jeune et de ne pas être trop isolé ». Benoît Froment, lui, ne cesse d’apprendre sur le plan technico-tactique avec les pongistes en situation de handicap et découvre un métier très différent au Centre Fédéral. « On fait des choses importantes sans se prendre au sérieux », ajoute-t-il. Tous mettent en lumière la convivialité et la richesse d’échanges sans filtre. « J’ai trouvé des gars qui me correspondaient plus », affirme Philippe Navarro. La recherche de performances ne nuit pas à l’état d’esprit. « Malgré les enjeux, l’humanité est toujours là », apprécie Cendrine Henriot-Wagner. L’absence de filtre évite les malentendus et les faux-semblants. Yannick Caroff a traversé deux fois un terrain de basket pour relever un joueur. « Il n’y a jamais eu de troisième fois », rigole-t-il. Les peurs de mal faire sont levées à travers les discussions et les situations de vie commune. Mais il faut parfois dépasser certaines réactions. « Quand on m’a dit : “tu ne sais pas, tu ne peux pas comprendre”, ça m’a fait bizarre », admet le responsable de la section “ping” du Centre Fédéral. « C’est une forme de test à surmonter. »

 

Les personnes valides, impliquées dans le mouvement sont amenées à dépasser leur fonction initiale. Les parents de Lucas et Ugo Didier confortent souvent leurs enfants dans leurs choix et les encouragent. Emeric Chattey guide Trésor Makunda sur la piste comme en dehors. « J’ai compris l’importance de mon rôle quand lors d’un footing en forêt, Trésor s’est pris une petite branche dans le visage parce que j’ai oublié de l’avertir. » Il peut aussi apporter son aide à un athlète se déplaçant en fauteuil roulant si cela est nécessaire… Philippe Navarro joue, conduit les minibus lors des déplacements de son équipe, sort les fauteuils…

Les exemples sont multiples mais là encore, une règle d’or domine. « Il ne faut jamais se forcer », glisse Gautier Simounet, guide de l’athlète Assia El Hannouni, octuple médaillée d’or sur les Jeux d’Athènes, Pékin et Londres. Si guider et penser aux autres ne s’apprend pas, un panel de formations permet aux encadrants d’obtenir des réponses adaptées aux différents handicaps auxquels ils sont confrontés. Elles sont aussi le passeport pour s’investir davantage dans le mouvement (jury, entraînement, classification…). « Avant d’être formé, je me sentais un peu démuni face à tous ces handicaps différents », reconnaît Romain Demeyer, le fondateur de la Gone Basket Fauteuil Académie. « Ces formations apprennent à respecter l’autonomie et le plaisir de la personne, en toute sécurité. »

Un engagement à échelle familiale

L’engagement total dont ces valides font preuve n’est possible que si la famille (conjoints, enfants…) avance dans le même sens. La compagne de Romain Demeyer vient à tous les entraînements de l’Académie. Benoît Froment a laissé femme et enfants en Charente cette année, le temps de bien prendre la mesure de la fonction. Une passion débordante récompensée par des moments inoubliables vécus à la porte de chez soi, à l’autre bout de la France ou aux quatre coins du monde. Cendrine Henriot-Wagner n’oubliera jamais sa première rencontre avec certains nageurs handisport. Benoît Froment se souviendra toute sa vie de La Marseillaise chantée dans les travées du Maracana lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Rio. Romain Demeyer, 30 ans, se nourrit de la “banane” des enfants de la Gone Académie. « Ils font sauter des barrières parce qu’ils vont à l’essentiel. L’essentiel, c’est la vie. »

 

Vous souhaitez devenir bénévole pour handisport ? handisport.org/handisport-family

© G.Picout

Benoît Froment lors du stage national jeunes à potentiel 2019

Ensemble

 

Sport nature, favoriser la mixité

 

Les sports de nature favorisent la mixité entre valides et personnes en situation de handicap. En ouvrant le champ des possibles, ils contribuent à l’épanouissement de chacun.
« Quel plaisir de skier toute la journée en famille ! », se réjouit Myriam, la maman de trois enfants, dont Paul, hémiplégique. Les sports de nature représentent 20% des licenciés handisport. Plus de la moitié sont des licences cadres (encadrant).
Accessibles pour les personnes valides et les personnes en situation de handicap, les sports de nature demandent la plus grande rigueur en termes de sécurité pour l’encadrement de la pratique. Un arsenal de formations existe : abécédaire, accompagnateur, animateur, moniteur, entraîneur… Elles permettent de trouver des solutions adaptées à la pratique de chacun. Outre le Certificat Qualification Handisport, destiné aux professionnels de l’encadrement sportif, des diplômes intermédiaires ont vu le jour. L’accompagnateur et l’animateur, eux, s’adressent davantage aux bénévoles désireux de s’investir. Ils aident à l’installation du matériel adapté, des calages dans l’engin (char à voile, kayak, ski assis …), et au transfert du pratiquant. Cela libère du temps au moniteur chargé de la séance. L’initiateur, lui, dispose des premières prérogatives d’encadrement, quand l’entraîneur est tourné vers la performance.
Plus d’infos sur formation.handisport.org

 

Avis d’expert

© F.Pervillé

 

L’école des guides, duos d’élites

 

L’enjeu de cette école des guides, née en février 2019, est double. « La performance de l’athlète est dépendante de la forme du guide. Si ce dernier se blesse, tout le travail de préparation est caduc », décrypte Norbert Krantz, directeur des équipes de France des sports d’été. « Il est primordial de créer un pool de guides pour ne plus être à flux tendu. »
Par ailleurs, au regard des chronos toujours plus rapides, un athlète courant du sprint et du 400 métres doit avoir des guides spécialisés. Timothée Adolphe a conquis l’or sur 400 métres avec Jeffrey Lami et l’argent sur 100 métres avec Bruno Naprix, aux derniers Mondiaux à Dubaï. Gautier Simounet, contacté par Norbert Krantz au regard de son expérience avec Assia El Hannouni, crée un vivier d’athlètes valides, en fonction de leur spécialité, leur situation géographique, leurs performances « C’est une sorte de “Meetic” entre guides et athlètes. Cela peut permettre à des athlètes déficients visuels et des valides de se trouver. » Aujourd’hui, entraîneurs, guides, athlètes, se retrouvent ponctuellement avec Gautier Simounet, lors des séances communes, à l’INSEP(Institut national du sport, de l'expertise et de la performance). Après les Jeux Paralympiques de Tokyo 2020, l’idée est de décliner ce principe sur tout le territoire et pour tous les niveaux. « Et de programmer de vraies formations théoriques et pratiques sur des sessions courtes », aspire Gautier Simounet. Tout bon coureur d’athlé n’est pas forcément un bon guide. Il y a de nombreuses données à intégrer. Sur la piste : « Il y a des astuces aux départs, dans les lignes droites comme dans les virages », explique l’ancien guide d’Assia El Hannouni, octuple médaillée d’or aux Jeux Paralympiques (2004, 2008, 2012). « Comment mettre au mieux un athlète avant sa course aussi. » Et en dehors de la piste aussi, la confiance de l’athlète envers son guide se renforce. Gautier Simounet entend faire comprendre le lien au quotidien durant les stages et les compétitions (piste d’entraînement, hôtel, restauration…). « Il y a aussi ces moments où il faut se détacher. »
Pour plus d’infos, contactez Gauthier Simounet : gautiersim@gmail.com

 

 

Entretien avec Jules et Christophe Ménard

Jules, 20 ans est étudiant en Licence 3 de Management du Sport en STAPS( Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives ). Myopathe, ce passionné de sport pratique la boccia et le foot fauteuil. Vainqueur aux Jeux Européens de la Jeunesse à Lahti (Finlande), en juin dernier, son partenaire n’est autre que son père, Christophe. Le binôme évolue ensemble depuis quatre ans. Ils se racontent.

 

 

Dans quelles circonstances est né votre duo ?


Jules Ménard : J’ai découvert le mouvement handisport en 2007 grâce au Comité Départemental des Côtes d’Armor. Des créneaux étaient mis à disposition dans une salle proche de Dinan les mercredis après-midi. J’y ai découvert la boccia et la sarbacane. En 2008 sur les conseils d’Anne-Laure Le Yaouanc, agent de développement du CDH 22, l’association “Din’Handisport” a vu le jour. Cela a permis de pérenniser la pratique des jeunes. Au départ, je jouais à la boccia en BC4, sans assistant. Mais après la pose d’une arthrodèse, j’ai perdu un peu en force et je suis passé dans la catégorie BC3, en 2014. Une catégorie où nous jouons avec un assistant et une rampe. Je ne l’ai pas trop mal vécu parce que je pouvais continuer ce sport qui me plaît pour son côté stratégique. Mon père est devenu mon assistant naturellement. Je n’ai pas cherché quelqu’un d’autre.
Christophe Ménard : Après la pose de l’arthrodèse, il y a eu une année de flottement. C’était un peu comme repartir à zéro. Nous avons eu le déclic, lors des Jeux de l’Avenir, à Tour en 2015, lorsque l’on nous a mis à disposition des rampes, fabriquées dans un lycée. Ça nous a redonné envie de nous investir en boccia. On partage ainsi davantage de moments en commun, à travers les entraînements, les déplacements et les compétitions, même si en match, je ne suis que l’exécutant de Jules !

 

 

Comment évolue votre relation ?


J.M. : Sur le plan sportif, nous avons de plus en plus d’automatismes. Nous sommes partenaires. La relation père-fils n’existe pas dans l’aire de jeu.
C.M. : On progresse bien entendu. Mais je dois encore réussir à ne pas trop parler de boccia ou de certaines choses à certains moments. Comme je dois penser à pas mal de points logistiques, ça amène des sujets de discussion mais je ne dois pas les imposer à Jules. Il m’arrive parfois de parler d’un match trop tôt dans la journée, voire la veille. Je suis là pour l’accompagner et le pousser, s’il le faut et s’il le veut surtout. Je ne veux pas me substituer à lui. Cela peut être un écueil. Il faut que Jules garde l’envie.

 

 

Cette proximité sportive a-t-elle favorisé un rapprochement au quotidien ?


J.M. : Nous avons toujours été assez proches. Il arrive que l’on se “clash” au sujet de la boccia. Sur des questions technico-tactiques ou d’autres points durant les entraînements. Il arrive aussi que la boccia atténue unetension. D’autres fois, après une dispute hors sport, on préfère décaler l’entraînement.
C.M. : Jules est enfant unique et nous avons toujours été assez proches. Mais pratiquer ensemble renforce notre complicité parce qu’on se dit les choses, surtout quand nous ne sommes pas d’accord. Il y a aussi un partage et un vécu communs par rapport à l’objectif.

 

 

Est-ce plus facile de s’entraîner en étant père et fils ?


C.M. : Oui. Nous ne sommes pas obligés de nous caler sur les emplois du temps d’un assistant. Quand sous sommes disponibles, on s’entraîne. Outre les séances en salle du mercredi, on peut s’entraîner à la maison. Même si nous n’avons pas les 10 métres réglementaires, la rampe est montée.

 

 

Comment vivez-vous votre progression commune ?


J.M. : Je fais du sport pour le plaisir et par passion. Mais atteindre des objectifs sportifs procure autre chose. On dépasse ses propres limites et ça motive pour vivre d’autres grands moments.
C.M. : C’est bien, parce que cela montre que l’on peut être en situation de grand handicap et faire des choses. Être ensemble sur la boccia fait que l’on partage des objectifs communs. À travers l’objectif de Jules, le mien est que la rampe soit parfaite, sans défaillance. Les balles, on les travaille, pour trouver le bon sens de positionnement… En tant qu’assistant, j’ai un rôle, à part, qui sert le collectif.

 

 

Quel votre meilleur souvenir ?


J.M. : Il y en a trois si je compte mon premier titre de champion de France en sarbacane et le titre de foot fauteuil en D3, gagné à Dinan, devant pas mal de public. En boccia, c’est le titre à Lahti. Ce fut très fort de monter sur la première marche du podium et d’entendre La Marseillaise. Il y avait une forme d’accomplissement personnel et une grande fierté.
C.M. : Ce titre à Lahti a suscité une grande fierté comme le fait de représenter la France à l’international. Lors de la cérémonie des médailles, tous les Français étaient là et on a senti un vrai engouement et une fierté mutuelle au sein du collectif France. Et grâce à ces Jeux Européens de la Jeunesse, nous avons pris l’avion ensemble avec Jules pour la première fois ! // Propos recueillis par Julien Soyer