Grégory Saint-Géniès, nouveau DTN

Depuis le 1er octobre 2022, Grégory Saint-Géniès, a rejoint la Fédération à la tête de la Direction Technique Nationale, nommé par la Ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, Amélie Oudéa-Castera. Précédemment DTN et Directeur Général de la Fédération Française de Ski Nautique et Wakeboard (FFSNW), il aura pour mission de porter une vision stratégique et de contribuer à la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de la politique sportive de la Fédération, dans la perspective des Jeux de Paris 2024 et Jeux d’hiver 2026. Rencontre avec le nouveau patron des sports de la FFH…

Quelle est votre trajectoire dans le monde multifacette du Sport ?
J’ai suivi des études universitaires et j’ai travaillé très tôt en parallèle de ma pratique sportive. C’était à la fois pragmatique, mais aussi un équilibre de vie. Tout d’abord dans le secteur privé, puis dans la fonction publique en région, à la DRJSCS de Paris Île-de-France, puis au sein de l’INSEP en tant qu’adjoint du directeur du sport de haut niveau. J’ai ensuite rejoint la Fédération Française des Sports de Glace (FFSG), en tant que Directeur Technique National (DTN) adjoint en charge de quatre disciplines olympiques (bobsleigh, luge, skeleton, curling) et du développement économique pendant une olympiade, avant de devenir DTN et Directeur Général de la Fédération Française de Ski Nautique et de Wakeboard (FFSNW) pendant deux olympiades, et de rejoindre la Fédération Française Handisport (FFH) aujourd’hui.

À deux ans des Jeux de 2024 la pression monte, l’écosystème évolue, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
J’écoute, j’observe, j’échange… Je prends le temps de comprendre la FFH. Je n’arrive pas en terrain conquis sous prétexte que je suis passé par d’autres fédérations. Chacune est unique. Humainement, mon ambition est avant tout de travailler avec une équipe unie et solidaire entre la DTN, les salariés et les élus. Cela nous permettra de réaliser nos objectifs. Ils doivent clairement être expliqués, assimilés et qu’un maximum de personnes partage la même vision afin d’aller plus loin, à toutes les strates de la fédération.

Quelles sont vos ambitions pour la FFH ?
Conforter la place de la FFH comme interlocutrice centrale sur les pratiques sportives dédiées aux personnes en situation de handicap moteur et sensoriel. Qu’elle soit pleinement au coeur de l’offre de sport, du réseau sport et handicap, et à la pointe de la conception de formations et de la certification.

"Accompagner nos clubs et comités qui font un travail exceptionnel.”

Nous nous devons de proposer et garantir une pratique sportive de qualité, variée, en phase avec notre époque, et réalisée en tout sécurité. Former les intervenants est donc essentiel, qu’ils soient bénévoles ou non. Un travail précieux autour du « savoir » et de la « transmission » a déjà été constitué par le pôle expertise-formation. L’objectif est aussi d’avoir un territoire le mieux maillé possible, dense et ouverts aux envies multiples de pratique. Pour y parvenir, il faut accompagner les clubs et nos comités départementaux et régionaux handisport qui font un travail exceptionnel.

Et l’excellence sportive ?
Bien sûr, chaque jour, je l’ai en tête, ainsi que les très hautes attentes que nous suscitons en vue des Jeux de Paris 2024. Le Président de la République l’a rappelé, nous visons le top 5 des Nations de manière pérenne. C’est l’ambition. Comme l’a dit Michel-Ange « le plus grand danger n’est pas de se fixer un objectif trop élevé et de ne pas l’atteindre, mais de se fixer un objectif trop bas et de l’atteindre ». Si nous y arrivons, ce sera le produit d’une oeuvre collective au sein de la Fédération et entre tous les acteurs du sport français. Nous avons des athlètes de talent et motivés, qu’ils soient déjà sur le devant de la scène ou en devenir, et un encadrement compétent et engagé, qui aspire chaque jour à être plus expert. Nous sommes l’équipe derrière l’équipe. Mon rôle est de mettre en place les conditions de la réussite, avec le soutien des membres du Ministère et de l’ANS pour nous accompagner.

Un dernier mot, le mot d’ordre ?
Un mot d’ordre non, mais plutôt des mots comme guide de notre action quotidienne : rassembler, moderniser, développer et performer, dans tous les secteurs. Et deux citations que j’aime partager, l’une d’Antoine de Saint Exupéry : « Vous interdisez les erreurs, vous empêchez la victoire » et l’autre de Grace Hopper, presque en corolaire : « Oser et faire. Il est plus facile de demander le pardon après que la permission avant ». Elles représentent l’audace qui est nécessaire, j’en suis convaincu, au succès et à l’épanouissement. À l’approche des Jeux, il faut oser, alors allons-y, partageons, travaillons, performons !
//Propos recueillis par Benoît Hétet

Retrouvez l’entretien en intégralité sur : handisport.org/g-saint-genies-nouveau-dtn

Bio & repères

Le sport comme passion

Né le 23 mai 1977 à Maisons-Alfort, Grégory Saint-Géniès a été bercé dans le sport depuis son plus jeune âge. Fils d’enseignants devenus entraineurs nationaux de gymnastique féminine (FFG) – premiers entraîneurs à qualifier l’Équipe de France lors des Jeux de Séoul en 1988 -, il confie avoir « très tôt développé un attachement profond pour le sport, et le potentiel qu’il revêtait d’être un levier d’éducation, de développement personnel, d’acquisition de la liberté et de construction collective comme acteur du vivre ensemble et d’intégration, par l’éducation populaire prodiguée dans les associations sportives ».Touche à tout du sport, il s’est fixé dans un premier temps sur l’aviron pendant une quinzaine d’années, puis il découvre, presque par hasard, le skeleton à la fin des années 90, sport de glisse spectaculaire et exigeant qu’il pratiquera durant plus de 12 ans. Multiple champion de France, vainqueur de la coupe d’Europe et de la coupe d’Amérique, il participera aux Jeux Olympiques d’hiver dont ceux de Vancouver en 2010 où il se classera 15ème, avant de mettre fin à sa carrière sportive.